mardi 7 décembre 2010

La Position du Flying Lotus

Je dois bien reconnaître que j'ai rarement autant cédé à la facilité qu'en choisissant pareil titre. Mais c'est un peu la faute au clip. Les personnages n'y sont pas assis dans la position du lotus mais on pourrait presque le croire. Ceci admis, en décembre, il est de coutume de jeter un coup d'œil dans le rétro de l'année qui s'est écoulée pour s'en remémorer quelques moments forts. Assurément, le Cosmogramma de Flying Lotus fait partie des albums majeurs de 2010 mais, personnellement, Flying Lotus, c'est aussi un rendez-vous manqué. En juillet dernier,  il était la tête d'affiche annoncée d'une soirée du Worldwide Festival, en compagnie notamment de Gonjasufi et The Gaslamp Killer, une programmation où il était cohérent de voir les trois Californiens réunis puisqu'ils ont fréquemment collaboré ensemble. Mais une annulation de dernière minute nous priva de son passage par Sète. Si ce fut une déception, il est probable que sa prestation aurait également été une déception. Difficile en effet, de proposer un set spectaculaire si on n'est accompagné, en tout et pour tout, que de son Mac. A moins d'être monté sur ressort et de secouer sa tignasse dans tous les sens comme le fait Gaslamp Killer... Et d'ailleurs, quel serait le meilleur cadre pour découvrir Flying Lotus sur scène ? Y en a-t-il seulement un ?

Peut-être un jour, nous essaierons-nous à une analyse détaillée de la musique de Flying Lotus, à l'évocation du contexte familial, l'influence de sa grand-tante Alice Coltrane, le temple védique qu'elle dirigeait et où le jeune Steve Ellison passait ses dimanches... En attendant, aujourd'hui, nous soulignons simplement l'originalité de son travail. Il est assurément un de ces musiciens qui contribuent à dessiner les contours d'une musique résolument de son temps, un jazz qui serait électronique, ou une électro qui serait jazz, ou au moins une nouvelle forme de musique, profondément jazz. A l'adresse de ceux qui croient que l'électro-jazz consiste à poser de paresseuses boucles de beats trop bien calés, il est nécessaire de préciser que le travail de Fly Lo en est à mille lieues.

S'il n'avait ce talent, l'intérêt des médias pour cet héritage coltranien serait lourd à porter. Flying Lotus assume, évoque combien cette tante à qu'il dédie Cosmogramma a exercé une forte influence sur lui. Et son cousin Ravi, fils d'Alice et de John Coltrane, figure parmi les invités de l'album. Cosmogramma a été réalisé ainsi, en hybridant les instruments live et les machines : la harpe de Rebekah Raff, en hommage à celle de sa tante, les cordes arrangées par Miguel Atwood-Ferguson, la basse de Thundercat, etc... A signaler également la présence de Thom Yorke sur un titre mais Flying Lotus travaille sa voix comme n'importe quelle autre matière utilisée ici et, presque, on ne remarquerait pas cet invité de marque si on n'était préalablement averti de sa présence.

A défaut de détailler le propos, je m'en remets au son et à l'image avec cette vidéo de "MmmHmm"... Pour se faire une idée de la musique riche, complexe et bienfaisante de Flying Lotus.





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