mardi 8 mars 2011

Le Carnaval 2011 de Carlinhos Brown (1/2)


Cette année, les percussions, tellement essentielles à la musique bahianaise, sont le thème du carnaval de Salvador. Un peu redondant, non ? Toujours est-il que ça va comme un gant à Carlinhos Brown, mystique ès-tambours, qui déclarait : "c'est la profession que la vie m'a offert". Avec le carnaval, se révèle son étonnant don d'ubiquité... Etre présent un peu partout.


Son programme officiel était le suivant...
Samedi : Bloco Azul Tim, à partir de 18h30
Dimanche : Camarote Andante, à partir de 20h30
Lundi : Camarote Andante, à partir de 23h
Mardi : Parritcipation à Expresso 2222, à minuit
Mercredi : Arrastão avec Timbaolodumlada, à partir de 9h

Samedi...
Samedi, avec le Bloco Azul TIM, il empruntait le circuit Dodô (qui traverse les quartiers de Barra et d'Ondina) et invitait le trio américain du Blue Man Group, dont les membres ont le visage peint en bleu, ainsi que les indispensables groupes locaux Banda Didá, Olodum, Filhos de Gandhy et Cortejo Afro!

Présenté comme un bloc indépendant, ce bloc est sponsorisé par un opérateur de téléphonie mobile et fournisseur d'accès à internet qui pratique le naming. Le carnaval est aussi une affaire commerciale et on ne craint pas le mélange des genres. Le Brésil n'est pas puriste en la matière. Ainsi, ce trio d'hommes bleus, le Blue Man Group est-il également la vedette d'une série de films publicitaires pour... TIM ! Mais, après tout, bien joué : leur univers repose justement sur des percussions. Mieux encore, comme Carlinhos Brown, ils récupèrent, recyclent, détournent des objets, ici ces tuyaux de PVC sur lesquels ils jouent du tambour. Et comme Timbalada, ils se peignent la peau, ici le visage et les mains en bleu. Malgré les motifs bassement mercantiles, leur collaboration apparaîtra donc  cohérente.


Pour l'anecdote, l'espace d'une seconde, les amateurs de ballon reconnaîtront Raí parmi les fêtards...



Dimanche et lundi : Camarote Andante
Le dimanche et le lundi, il sortait son Camarote Andante, sa propre structure carnavalesque sous forme de trio eletrico, à savoir un semi-remorque avec décors et sono monstrueuse. Là encore, il faut un budget conséquent et donc des partenariats adéquats. Le projet bénéficie donc du soutien de quelques sponsors poids-lourd. Les biscuits Club Social, marque du groupe agro-alimentaire Kraft Foods, la bière Schin pour laquelle Brown a été la vedette de quelques spots, en compagnie d'Ivete Sangalo et Zeca Baleiro, la banque Itaú, le soutien du Ministère de la Culture par le biais de cette fameuse loi Rouanet... Je vous laisse imaginer les sponsors des ensembles carnavalesques les plus commerciaux. Outre qu'il est brillant musicien, ceci démontre une fois de plus que Carlinhos Brown a également compris les rouages de l'économie culturelle de ce nouveau siècle.

Que le thème soit la percussion lui offre l'opportunité de rendre un bel hommage à quelques grands maîtres, le sien tout d'abord, Pintado do Bongô, Fialuna et Neguinho do Samba, "inventeur" du rythme samba-reggae avec Olodum et décédé il y a un peu plus d'un an...


"La percussion, dit-il, est notre moyen d'atteindre l'esprit et de former des citoyens. Elle est Gandhi et elle est Luther King. Elle est Obama et Mandela. Et elle est le désir que nos fils et descendants aillent encore beaucoup plus loin que les leaders que nous aimons et nous nous enorgueillissons".

Pour l'occasion, il y avait bien sûr quelques invités. Mariene Castro, Amanda Santiago, Monnika Araújo mais aussi la diva paulista du funk brésilien, j'ai nommé... la grande Paula Lima !




Bon, le premier soir, un problème technique de son a contraint la caravane a arrêté son chemin au bout d'une heure et demie. Ce sont des choses qui arrivent... Je me demande pourquoi, avec tous ces percussionnistes, ils n'ont pas continué à l'arrache, en acoustique... Et tant pis pour les voix !


Affaire à suivre. A distance et sans même faire la fête... Ici, c'est le carnaval, on le sait bien, c'est peau d'zob.

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